Parlement de 1327

Enluminure médiévale imaginant l'arrestation d'Édouard II en novembre 1326, à laquelle assiste son épouse Isabelle depuis la droite.

Le Parlement de 1327, qui siège à Westminster entre le et le , joue un rôle instrumental dans le transfert des pouvoirs entre le roi Édouard II et son fils aîné et successeur Édouard III, auparavant comte de Chester.

Édouard II est devenu incroyablement impopulaire auprès de la noblesse anglaise pendant son règne, particulièrement à cause des honneurs dont il comble ses favoris, les promotions qu'il leur accorde et les torts qu'il fait aux nobles. À partir de 1325, même son épouse Isabelle le méprise. À la fin de cette année-là, elle emmène leur fils, le comte de Chester, en France et rejoint Roger Mortimer — que son époux avait auparavant fait exiler —, avec lequel elle entame une liaison adultérine. Elle envahit avec lui l'Angleterre l'année suivante afin de déposer son époux. Édouard II est incapable de prendre des mesures contre l'armée des rebelles conduite par la reine car il est trahi par ses vassaux et est contraint de s'enfuir de Londres pour se réfugier à l'ouest, espérant lever des troupes en Galles ou en Irlande. Il est rapidement capturé et emprisonné.

Isabelle et Mortimer convoquent un Parlement pour conférer une légitimité à leur nouveau régime. L'assemblée commence à se rassembler au Palais de Westminster le mais elle n'apporte pas de solutions car le roi est absent. Le jeune comte de Chester Édouard est proclamé « Gardien du royaume » et une délégation parlementaire est envoyée rendre visite à Édouard II pour lui demander d'accepter de se présenter devant le Parlement. Il s'y refuse et le Parlement se poursuit sans lui. Le roi est accusé de plusieurs offenses, allant de la promotion de ses favoris à l'affaiblissement de l'Église, résultant en la rupture de son serment de couronnement adressé à son peuple. Ces charges retenues à l'encontre du roi sont connues sous le nom d'« Articles d'Accusation ». La cité de Londres est particulièrement agressive dans ses attaques contre Édouard II et les citoyens parviennent à intimider ceux qui assistent aux sessions du Parlement afin qu'ils consentent à la déposition du roi, qui a lieu l'après-midi du .

Les barons d'Angleterre envoient alors une autre délégation auprès du roi pour l'informer de sa déposition. Les ecclésiastiques missionnés auprès du roi l'en avertissent vers le , posant effectivement un ultimatum au roi : s'il n'accepte pas de renoncer à la couronne en faveur de son fils, alors les barons pourront choisir comme monarque quelqu'un n'appartenant pas à la famille royale. Édouard II est profondément peiné mais accepte leurs conditions. La délégation retourne à Londres et le fils d'Édouard II est proclamé immédiatement roi sous le nom d'Édouard III. Il est couronné le . Pendant les sessions qui suivent, le roi déchu demeure emprisonné et est régulièrement déplacé afin d'empêcher les tentatives de délivrance. Édouard II meurt — sans doute assassiné sur ordre de Roger Mortimer — en . Le régime de Mortimer et Isabelle — qui régentent au nom du jeune Édouard III — doit quant à lui faire face au mécontentement de la population à cause de son avidité, de la mauvaise gestion des affaires et la manipulation du jeune roi. Édouard III organise finalement en 1330 un coup d'État contre Mortimer, le renverse et commence son règne personnel.


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